"...Je marchais derrière lui, un corps si beau.
Sans se retourner et tout en avançant, il retira avec délicatesse sa chemise pour laisser apparaître son dos. J’ôtais la mienne. Je la laissai tomber au sol. Il s’arrêta, retira ses chaussures. Je fis de même. A l’instant où je jetais les miennes au sol, il reprit sa marche. Je ne pouvais le rattraper, quel que soit mon pas. Mes pieds nus sentirent la chaleur hypnotique du sol.
Comme un pantin, j'obéis à son rythme.
Son derrière qui se mouvait dans son jean, électrisait tout mon être. J’étais fasciné par chacune de ses fesses qui se levaient et s’abaissaient telle une vague à chacun de ses pas. Chaque pli et repli martelaient mon cerveau. Cela m’obsédait.
Il s’arrêta de nouveau et je fis de même brutalement. Il se retourna vers moi et commença à se mouvoir sur place dans une sorte de déhanchement lancinant. Il abaissa son regard et m’invita à défaire la ceinture de mon pantalon.
Je posais ma main sur ma braguette et sans aucune résistance, je fis tomber la dernière barrière. Je mis à nu mon sexe qui irradiait.
Il le fixa d’un air satisfait sans pour autant le désirer.
Mes pieds s'enfoncèrent, mes jambes furent totalement enveloppées, je frémissais aux plis des fesses, je sentais mes bourses qui se soulevaient puis mon sexe fut envahi et se plaqua contre mon abdomen. Tout mon corps fut absorbé d'une douce fluidité.
Je cherchais son attention.
Il m’observa empreint de curiosité.
Je flottais dans un cocon ouaté et me ramassait lentement sur moi même tandis qu’il avançait vers moi. Tous mes membres revenaient à l’origine. Je sentais mon corps s’atrophier jusqu’à n’être plus qu’une membrane. La pression sur mes cuisses, mes épaules, mon dos, mon sexe me faisait glisser dans l’oppression...".

P. POTTIER